Le Ghana est un petit pays d'Afrique de l’ouest situé au bord du golfe de Guinée très surpeuplé.
Sa population actuelle est estimée à 30 millions d’habitants. La place donnée aux milieux naturels y est extrêmement restreinte et visiblement le gouvernement n'a aucune politique conservationniste proactive. Les Parcs nationaux et autres zones théoriquement protégées ne le sont que sur le papier. Les quelques rangers que nous avons croisés n'ont pas vraiment de pouvoir et ne sont pas équipés pour combattre un braconnage quasi institutionnel. D'ailleurs, il est extrêmement difficile d'observer des Mammifères et les Oiseaux sont aussi farouches que les Canards l'automne en France !
Couplé à cela, les plantations intensives de cacao et d'huile de palme à destination de l'exportation et les mines de toute sortes contribuent largement à la déforestation et à son corollaire, l'érosion de la biodiversité.
Néanmoins, ce qu'il reste de la diversité biologique et tout spécialement l'avifaune et les lépidoptères au Ghana est remarquable. En effet, le sud du pays fait partie de l'un des écosystèmes les plus riches de la planète, la forêt guinéenne de l'Ouest africain. Le nord, beaucoup plus sec avec ses savanes arborées, apporte son lot d'espèces complètement différentes. Nous avons pu observer 350 espèces d'Oiseaux durant ce voyage, ce qui est loin d'être un record dans ce pays qui a enregistré jusqu'à aujourd’hui plus de 660 espèces observées.
Nous avons eu la chance de voyager avec un excellent guide ornithologique, Robert Ntakor qui est le premier Ghanéen à se former totalement à l'ornithologie de manière autodidacte, sans même posséder des jumelles ! Il a débuté sa carrière en tant que ranger et il s'est vite passionné pour les forêts qu'il s'efforçait de protéger. Durant ses moments libres, il marchait des heures dans la forêt et à chaque fois qu'il entendait un Oiseau il suivait le chant jusqu'à trouver le chanteur. C'est ainsi qu'il a mémorisé une bonne partie des chants avant de se procurer un guide et des jumelles. Aujourd’hui, à 50 ans, aucun chant ni cri ne lui échappe ! Pour s'assurer une continuation, il a formé ses frères qui sont aujourd'hui aussi des guides ornithologiques confirmés. Bref, un précurseur dans le pays.
Robert milite aussi pour conserver le peu de nature qu'il reste dans son pays, ce qui lui vaut beaucoup de respect! Si vous voulez faire de l'ornithologie au Ghana, on ne peut que vous conseiller d'y aller au moins 1 mois, de vous concentrer sur les forêts tropicales du sud où l'ornithologie est parfois ingrate et prend beaucoup de temps.
Le jeune chauffeur que Robert a engagé, David, est très timide mais fort sympathique et surtout, un expert de la conduite. C'était son premier voyage ornitho et le principe lui a apparemment plu. Il est possible d'organiser un voyage en autonomie au Ghana en louant une voiture mais la conduite n'étant pas notre fort et les chauffards nombreux sur place nous avons opté pour cette manière de voyager. Engager des guide est aussi une manière de promouvoir cette activité qui, certes, a son côté commercial, mais contribue à son niveau à la protection de la biodiversité.
Les régions visitées:
1. Shai Hills et Kalakpa forest
4. Parc National de Mole et Tango Hills